Je suis intéressé par ce qui se passe au Rwanda pour voir les similutudes avec Haïti et dégager des leçons de leadership à partir de la réalité de ces deux pays qui n’est pas du tout la même.
Les Rwandais vont aux urnes ce lundi pour la deuxième fois depuis 1994 après près d’un million d’entre eux se sont entretués dans des guerres tribales ethniques. Une fraction de l’armée conduite par Paul Kagame a mis fin à la guerre et a occupé le pouvoir. Kagamé s’est fait élire pour un premier mandat et est déjà rassuré de se succéder à lui même dans le vote d’aujourd’hui.
Kagame, malgré ses grands écarts démocratiques, est partout bien accueilli. Son action en faveur de la reconstruction, de la promotion des femmes, de l’augmentation de la production agricole et d’une hausse des revenus, qui ont triplé, est saluée tant sur la scène internationale que dans le pays.
Bill Clinton présente le Rwanda comme un modèle de succès. Le pays s’est hissé à la 77 ème place au rang des pays en développement avec un taux de croissance avoisinant les 11% malgré la crise de l’économie globale.
Kagamé a opté pour l’apport en investissments étrangers en concluant des accords avec des firmes américaines dont COSTCO pour la vente des produits agricoles et limité la pénétration de l’aide internationale à travers les ONG’s et les agences multilatérales qui est devenue la nouvelle arme de conquête.
Les performances économiques du Rwanda sont plus en vue que les pratiques autoritaires du pouvoir. Des candidats d’autres partis ont été écartés; d’autres arrêtés et menacés. Des journaux ont été suspendus, des journalistes et actvistes réduits au silence.
La grande majorité des Rwandais et l’élite économique locale préfèrent ouvertement ce climat politique. Les Rwandais restent hantés par le souvenir du massacre de quelque 800.000 Tutsis par des extrémistes hutus.
Or, c’est la bamboche démocratique après l’introduction de la démocratie multipartite au Rwanda au début des années 1990 qui a conduit en partie à ce génocide par la montée d’idéologies ethniques radicales.
Aujourd’hui, la stabilié retrouvée et la croissance économique instaurée, le président Kagame redoute qu’un élargissement de l’espace démocratique introduise le “loup dans la bergerie”, dit un diplomate occidental dont les propos sont rapportés par l’agence Reuters.
Le leadership Kagame se résume à sa pleine détermination pour le contrôle local des affaires du pays, son réseau international et ses bonnes performances au niveau de l’économie.
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