Haïti doit prouver son leadership pour créer des emplois et s’insérer dans la chaine globale de production (global supply chain). C’est, je crois, le principal enjeu du moment qui appelle au leadership personnel et organisationnel des nouvelles autorités élues, de ceux qui ont failli réussir, de la presse , du secteur privé des affaires, de vous qui lisez ce blog et moi-même.
La question qui doit dominer nos débats est: comment créer des milliers d’emplois pour des jeunes du pays dans un monde globalisé, plus compétitif et plus coopératif? C’est une question à l’ordre du jour dans la quasi majorité des pays du monde. Aux Etats-Unis, en Europe, en Asie et surtout en Amérique latine: la crise des sans emplois (jeunes et moins jeunes) est une préoccupation majeure.
Dans notre cas, nous devons prouver au monde que nous avons renoué avec la statibilité et nous sommes prêts à reprendre notre place dans la chaine globale de production.
Dans le contexte global de production qui donne lieu à la production coopérative dans plusieurs pays en temps réel, l’instabilité (conflits internes, crise politique, guerre, désastre naturel) peut conduire à une mise à l’écart de ce pays qui n’est pas certain de livrer à temps sa part de production.
Les grandes compagnies comme Dell, Apple, GE, Mc Donald et autres etc ont des opérations simultanées dans plusieurs pays pour la production finale d’un même produit. Un ordinateur Dell est conçu aux USA, dessiné en Inde, avec des semi conducteurs made in Taiwan, des motherborads de Singapour et le montage final en Chine. Le tout assemblé pour un client qui doit le recevoir dans 3-4 jours en Floride ou à Los Angeles.
Voilà pourquoi maintenant les leaders des entreprises sont devenus de véritables chancelliers et hommes politiques qui s’assurent que la machine de production est bien huilée et marche sans friction (friction free). C’est ce qui explique aussi des pays qui sont en conflits ouvert comme Taiwan-Chine, Inde- Pakistan arrivent à s’enetendre et évitent la guerre à cause des intérêts supranationanaux existant de part et d’autre.
Haiti a perdu sa place dans cette chaine globale de production avec des crises internes qui laissent le pays comme étant “incertain”. L’embargo et les désastres naturels sont venus alourdir ce fardeau.
La révolution des jeunes est en cours. Elle a sa mise en oeuvre en Tunisie, Egypte… En Haïti, elle s’est montrée d’un autre genre avec le raz-marée Tèt Kale. Mais, il y’a un dénominateur commun: c’est le manque d’emplois et le chômage des jeunes. Ce qui peut basculer à d’autres chaines de production globale comme les cartels de la drogue.
Dans ce sens, Haïti a pu bénéficier pendant ces dernières années, du déplacement géopolitique de la production et de la distribution de la drogue. La route Colombie-Jamaïque-Haïti-USA est remplacée par la voie mexicaine sur la frontière Ouest des USA.
Au Mexique, c’est la guerre déclarée pour le contrôle des régions frontalières avec les USA par les cartels de la drogue. Plus de 30 mille personnes ont été assassinés pendant les 4 dernières années.
Les jeunes qui sont sans études, sans emplois et sans espoir sont le plus souvent embrigadés dans des cartels qui assurent la chaine de production et de distribution globale des stupéfiants et de toute l’économie souterraine qui s’y est associée.
Pour faire face au défi du chômage des jeunes, un gouverneur d’un état du Mexique propose le service militaire payé pour enlever les jeunes de la rue, leur donner un salaire et d’avoir accès à des programmes d’éducation.
Ces jeunes passeront en moyenne 3 ans de service militaire et certains d’entre eux pourraient même avoir l’opportunité de faire une carrière permanente dans l’armée.
J’ai suivi une interview du président élu Martelly au Miami herald et répondant à une question sur la création d’emplois, il a fait référence au retout de l’armée comme source de création d’emplois.
Je crois que c’est notre plus grand défi: la création d’emplois et nous ré-insérer dans la chaine globale de production des biens et services.
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